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Un monastère prestigieux

L’abbaye de Pontigny, deuxième fille de Cîteaux, a été fondée en 1114 à une vingtaine de km à l’est d’Auxerre, à l’écart de toute agglomération. Le nombre de ses moines et de ses possessions croît rapidement au cours du XIIe siècle. Sa filiation, d’une quarantaine de maisons, s’étend sur toute la France, mais aussi en Italie, en Hongrie, et jusqu’en Roumanie actuelle.

Pontigny noue aussi des liens avec l’Angleterre en accueillant dans ses murs, entre 1164 et 1166, l’archevêque de Cantorbéry Thomas Becket, alors en conflit avec son souverain, et qui mourra assassiné dans sa cathédrale ; au début du XIIIe siècle, c’est le théologien Étienne Langton, successeur de Becket, qui trouve refuge dans l’abbaye cistercienne pendant plusieurs années, avant de présider à la validation de la Magna Carta de 1215. En 1240, le corps d’un autre archevêque de Cantorbéry, Edmond d’Abingdon, mort en France, est inhumé à Pontigny. Les nombreux récits de miracles qui lui sont attribués conduisent à sa canonisation dès 1246, et au développement d’un culte séculaire.

Les difficultés de la fin du Moyen Âge et le régime commendataire affaiblissent la communauté religieuse jusqu’au milieu du XVIIe siècle, avant que la régularité retrouvée ne vienne enrichir l’église de son mobilier baroque.

A la Révolution française, les bâtiments monastiques sont vendus, mais l’abbatiale devient l’église paroissiale du village de Pontigny qui s’est modestement développé autour de l’abbaye.

Jean Luc Benoît

 

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