Architecture cistercienne et mobilier baroque
La grande église abbatiale du milieu du XIIe siècle a été bâtie dans un style équilibré et sobre typiquement cistercien.
A la fin du siècle, le bref chevet initial est remplacé par un vaste sanctuaire à déambulatoire et chapelles rayonnantes qui lui donnent un air de cathédrale, et où est inhumée en 1206 la reine de France Adèle de Champagne.
Précédé d’un porche, l’ensemble mesure près de 117 mètres de long, ce qui en fait la plus grande église cistercienne subsistant à ce jour.
Autour de 1670, les 100 stalles destinées aux moines sont reconstruites derrière une haute clôture de chœur en bois peint et doré ;
il est dès lors reconnu, dans les manuels d’architecture, qu’elles « sont des plus belles ».
En 1708, la tribune du revers de façade, en forme d’arc de triomphe richement sculpté, présente aux pilastres des tuyaux d’orgue en guise de cannelures et, aux métopes, une vingtaine d’instruments de musique différents.
Elle accueille un positif à trois tourelles dans le goût de l’époque.
Au milieu du XVIIIe siècle, le sanctuaire reçoit ses grilles dorées richement ouvragées, son maître-autel de marbre de couleur,
et le monument funéraire de saint Edme de Cantorbéry.
Le dernier aménagement baroque de l’église est le buffet du grand orgue, réalisé à partir de 1643, mais installé à Pontigny seulement en 1773. Ses guirlandes de feuilles, de fleurs et de fruits, répondent, 50 mètres plus loin, à celles qui ornent des stalles.
Jean Luc Benoît